L'éthologie est
une science qui étudie le comportement. L'éthologie humaine se
distingue de l'éthologie animale. Il est possible de décrire l'éthologie comme
un regroupement de différentes sciences telles que la biologie, la sociologie,
la psychologie sociale, les neurosciences ; etc.
L'approche biologique de l'éthologue le fait s'intéresser tout particulièrement
au système nerveux central. De ce point de vue, la différenciation entre les
animaux dits "inférieurs" et les "supérieurs" se pose en terme de nombre de
cellules nerveuses et de possibilités de connexions entre elles. De là découle
la plus ou moins grande diversité de comportements qu'un individu peut adopter
en fonction de sa position sur l'échelle de l'évolution. Les animaux se situant
au bas de cette échelle sont caractérisés par leur manque de plasticité -
possibilité d'adaptation - du système nerveux central. La conséquence première
est la présence plus importante d'inné que d'acquis au sein de ces organismes,
particulièrement limités dans leur possibilité d'apprentissage. Leurs
comportements ont souvent tendance à se résumer au traitement d'informations
sensorielles et à l'attribution d'une réponse motrice. Au cours de la
phylogenèse, la partie non spécifique du cortex est de plus en plus importante.
La qualité première d'un(e) éthologue doit être la patience.
La méthodologie éthologique se compose d'observations et d'expérimentations.
L'éthologue est chargé de repérer l'ensemble des différents facteurs pouvant
aussi être désignés comme stimuli expliquant un comportement particulier. Un
stimulus peut être endogène (provient de l'intérieur) ou exogène (provient de
l'environnement ; extérieur à l'organisme). Il peut faire agir l'individu par
l'intermédiaire d'un des cinq sens.
On distingue sept facteurs endogènes : - Les excitations sensorielles internes - Les hormones remplissent un rôle primordial dans la stimulation de certains
comportements. Il s'agit de substances bio-chimiques émanant intrinsèquement.
- Les rythmes endogènes chronobiologiques - horloge interne - stimulent des
comportements en fonction à la fois de la période journalière - activité
circadienne - et de la période annuelle - circannuelle - dépendante fortement du
taux d'hormones. Ainsi, on distingue les animaux diurnes - en activité le jour
-, les animaux nocturnes - en activités la nuit - et les animaux crépusculaires
- en activité à l'intermédiaire du jour et de la nuit -. - La maturation - L'expérience antérieure positive augmente la motivation interne d'un individu
à exécuter un comportement bien précis. - Le seuil de motivation représente le niveau de stimulation nécessaire à
l'exécution d'un comportement. - Les activités dites "à vide" font leur apparition lorsque le seuil de
motivation est particulièrement bas. Le comportement devient alors une sorte de
mécanisme dans le sens où il se déclenche sans qu'il n'ait besoin d'un
quelconque stimulus pour le stimuler. Sans objet apparent, l'animal va tout de
même effectuer chaque étape intermédiaire du comportement spécifique.
Des signaux physiologiques - qui proviennent de l'organisme-même - peuvent
également intervenir.
En éthologie, il existe six
groupements comportementaux :
- Les comportements sociaux
- Les comportements territoriaux
- Les comportements de reproduction
- Les comportements de communication
- Les comportements alimentaires
- Les comportements de déplacement
Un comportement
est soit inné, soit acquis. En effet, certains sont présents dans le
patrimoine génétique alors que d'autres s'acquièrent au cours d'un apprentissage
plus ou moins long et difficile. La part des choses n'est pas évidente à établir
dans le sens où il semble aller de soi que tout comportement acquis nécessite la
capacité sous-jacente innée à se développer et tout comportement inné suppose un
minimum d'apprentissage pour pouvoir s'exprimer convenablement.
Selon l'approche évolutionniste, l'inné est davantage présent chez les animaux
dits "inférieurs" que chez les "supérieurs".
Par ailleurs, un comportement se développe également en fonction de la
phylogenèse - évolution d'une espèce donnée à travers les générations - et / ou
de l'ontogenèse - évolution d'un individu tout au long de son existence - de
l'individu auquel il se rapporte.
Il existe trois
grandes étapes bien distinctes : - L'observation des fonctionnements singuliers
- L'enregistrement des observations au sein d'un éthogramme
- La généralisation par une loi éthologique
Une observation
éthologique se compose de quatre points primordiaux : - Un aspect causal se questionnant sur le contexte dans lequel un
comportement précis apparaît et se centrant sur la recherche de stimuli ; que
ces derniers soient endogènes ou exogènes. - Un aspect fonctionnel tentant de définir la fonction première du
comportement étudié, vis à vis de l'animal et de son milieu. On constate souvent
une adaptation de l'animal à son milieu par le biais d'une modification de son
comportement inné. - Un aspect phylogénétique se reportant à l'évolution d'un comportement
et son rôle au sein de cette dernière. Dans ce cadre, une approche comparative
est utile pour étudier un même comportement au sein d'espèces ayant connues une
évolution différente au cours du temps. - Un aspect ontogénétique s'intéressant à la manière dont un comportement
s'incorpore dans le schéma génétique d'un individu tout au cours de son
évolution. La maturation se distingue alors de l'apprentissage. En effet, un
comportement peut être inné même s'il apparaît tardivement chez un individu car
pour s'exprimer, il aura eu besoin d'une période de maturation plus ou moins
longue.
L'observation
naturaliste s'effectue soit en milieu naturel, soit par
l'intermédiaire d'une reconstruction de l'espace.
Les manipulations
expérimentales sont le plus souvent réalisées en laboratoire.
L'avantage de cette méthode réside dans la possibilité à manipuler les
différentes variables entrant en compte dans l'étude. L'inconvénient majeur
repose sur le fait que l'on ne peut pas toujours penser à toutes les variables
car elles sont la plupart du temps très nombreuses à intervenir en milieu
naturel sur un seul comportement. Pour cela, une (ou des) observation(s)
préliminaire(s) de la population étudiée en milieu naturel se révèle(nt) souvent
être très utile(s).
Toute observation
doit impérativement tenir compte des quatre paramètres incontournables de la
plupart des sociétés animales. 1. L'inter-attraction = deux individus appartenant à la même
espèce modifient mutuellement leur comportement respectif. Il en va ainsi lors,
par exemple, des parades nuptiales, de l'éducation des petits ou de l'ensemble
des rapports hiérarchiques. 2. L'effet de groupe = des castes sociales peuvent être établies
regroupant chacune des individus de morphologie différente. Chez les fourmis,
par exemple, des distinctions morphologiques renseignent sur le statut de
l'individu : les guerrières, les nourrices, les ouvrières, les reproductrices ;
etc. 3. Les dominances hiérarchiques = déterminent le rôle et la position d'un
individu au sein d'un groupe et influencent fortement son attitude. Par exemple,
les meutes de loup forment une société animale fortement hiérarchisée où le
couple dominant est le seul à pouvoir accéder à la reproduction. 4. La territorialité = souvent liée à la hiérarchie, il s'agit de la
manière dont les différents individus occupent l'espace. Les comportements sont
très différents en fonction de la densité de la population.
*Ethologue et sociologue,
Delphine DESCAMPS a poursuivi
des études
en sciences humaines et sociales à Bordeaux 2 et Paris V La Sorbonne.
Licenciée en sociologie,
elle a obtenu une Maîtrise (Master1) de
sociologie.
Membre du laboratoire LABSAH à la
Sorbonne, Université de Paris V,
elle a obtenu, sous la direction du Professeur Jacques Goldberg,
un DEA (Master 2) d’Ethnologie, spécialité Ethologie.
En parallèle à ses activités de
recherche, d’observation et de conseil en comportement, Delphine
DESCAMPS pratique actuellement
au sein de l’association ETHO-LOGIS
des Activités Associant l’Animal
en institutions avec divers types de
publics,
en particulier des enfants,
des séniors, des personnes atteintes de la
maladie d’Alzheimer
ou de troubles apparentés.
Elle a par ailleurs étudié la langue des
signes et s’intéresse également à d’autres formes de handicap.
L’approche Snoezelen, La communication
sensorielle et non verbale,
nécessitant, en plus d’un savoir faire, des qualités d’empathie et de
"savoir être", est pour Delphine DESCAMPS une approche
éthologique de la personne.
Ginette Espagnac
Présidente de l'association Etho-Logis
Association
pour la protection animale, les
activités associant l’animal et la recherche en éthologie
animale et humaine contact@etho-logis.fr